4.3 Lutter contre le changement climatique / DPEF /

Le Groupe reconnaît l’importance et l’urgence de la lutte contre le changement climatique ; nous sommes conscients des enjeux de notre secteur en matière de transition énergétique. En effet, le secteur pétrolier et gazier joue un rôle clé en matière d’accès à l’énergie. Celui-ci est indispensable pour répondre aux besoins essentiels des populations (se déplacer, se chau er, se maintenir au frais, s’éclairer, cuisiner) et accompagner leur développement. Or, aujourd’hui encore, dans beaucoup de régions où nous opérons, et notamment en Afrique, une grande partie de la population est dépourvue d’accès à l’énergie.

L’évolution des attentes de la société et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial nous conduisent donc à trouver un juste équilibre en tenant compte :

•   de la nécessité de contribuer à la lutte contre le changement climatique en réduisant les émissions de CO2 liées à ses activités ;

•   des attentes de ceux qui souhaitent avoir accès à une énergie abordable et fiable, pour répondre à leurs besoins essentiels, et des impacts socio-économiques de la transition énergétique. Rubis a donc un rôle à jouer afin que cette transition soit le plus juste.;

Dans ce contexte, le Groupe se transforme ainsi en un groupe multi-énergies, notamment par l’acquisition de Photosol en 2022, producteur d’électricité photovoltaïque, afin d’accompagner la transition énergétique en tenant compte des réalités et besoins locaux.

En outre, la feuille de route RSE Think Tomorrow 2022-2025 publiée en septembre 2021 par Rubis inclut les engagements climat du Groupe (cf. section 4.3.4).

Le plan de cette section suit les recommandations de la Task force on climate-related finance disclosures (TCFD) (cf. table de correspondance à la fin du présent chapitre, en section 4.3.5).

4.3.1 Gouvernance

Rôle du management

Rubis a mis en place une gouvernance structurée, impliquant tous les niveaux du management, pour veiller à ce que les enjeux climatiques soient pleinement intégrés dans la stratégie du Groupe.

La Directrice Générale Déléguée en charge des Nouvelles Énergies, de la RSE et de la Communication de Rubis SCA porte ces sujets au niveau du Comité de Direction du Groupe dont elle est membre.

Elle préside également le Comité Climat, qui s’est réuni trois fois en 2022. Ce Comité est composé de la Directrice RSE & Conformité Groupe, de la Direction Générale et des Directeurs Financier, RSE, HSE et Risques-Ressources de Rubis Énergie (premier contributeur du bilan carbone du Groupe), ainsi que d’un représentant de la JV Rubis Terminal. L’équipe Climat & Énergies Nouvelles de Rubis Énergie, créée en 2020, alimente le Comité Climat et coordonne les efforts opérationnels menés par toutes les filiales du Groupe. Le rôle de ce Comité consiste à :

•   suivre le plan d’action climat, articulé autour des trois piliers « mesurer, réduire, contribuer à la neutralité carbone » ;

•   suivre l’évolution de l’empreinte carbone et les pistes de réduction ;

•   proposer des solutions de transition vers une croissance bas carbone dans la distribution des produits énergétiques.

Les principaux acteurs de cette transition sont initiés aux techniques de la comptabilité carbone et aux enjeux climatiques. Notamment, en novembre 2022, lors d’un séminaire RSE réunissant les Directeurs Généraux des filiales, l’ensemble des référents RSE ainsi qu’une partie de la Direction Générale du Groupe (près de 80 personnes), une session de la Fresque du Climat, ayant pour objectif de sensibiliser au réchauffement climatique, a été organisée. Rubis SCA et Vitogaz Switzerland ont également organisé une session de la Fresque du Climat pour sensibiliser leurs équipes.

Par ailleurs, dans le cadre de la revue des objectifs de décarbonation de Rubis Énergie, quatre webinaires ont été organisés à destination des directeurs de filiales, des référents RSE et des collaborateurs des filiales intervenant dans la décarbonation des activités. Ces webinaires ont permis de présenter la trajectoire de décarbonation scopes 1 et 2 (2019-2030) de Rubis Énergie, les bilans carbone complets depuis 2019 et le périmètre considéré, ainsi que d’illustrer la manière de calculer les tonnes de CO2 évitées en fonction des actions de décarbonation mises en place (solarisation, installation d’ampoules LED, achat de véhicules électriques, etc.).

En outre, certaines filiales ont lancé auprès de leurs collaborateurs des actions de formation plus spécifiques sur les enjeux climat et leur stratégie de réduction des émissions de CO2. Par exemple, Vitogaz France a mis en place une communication régulière sur ces sujets et organisé des sessions « Bilan Carbone Personnel » pour permettre à chacun de se rendre compte de son propre impact et rester mobilisé. La Société Réunionnaise de Produits Pétroliers (SRPP) a organisé pour l’ensemble de son personnel des ateliers de sensibilisation dans le cadre du programme CEE SEIZE (comprendre les enjeux climatiques et énergétiques du territoire, connaître les écogestes adaptés au contexte de son entreprise, acquérir des bonnes pratiques en matière de maîtrise de la demande en électricité (MDE)). Galana (Madagascar) organise des sessions mensuelles de sensibilisation de ses collaborateurs, animées entre autres par des quiz ou concours entre collaborateurs. SARA a réalisé des vidéos sur la feuille de route et la décarbonation diffusées dans ses sites et a organisé une formation bilan carbone pour les principaux acteurs internes de SARA.

Rubis Énergie va définir en 2023 une stratégie d’animation et de sensibilisation de l’ensemble des collaborateurs des filiales du Groupe aux enjeux climatiques.

Suivi par le Conseil de Surveillance

Le suivi de la stratégie et de la performance climat du Groupe est assuré par le Conseil de Surveillance de Rubis SCA. Dans le cadre de ses travaux, le Conseil de Surveillance s’appuie sur son Comité spécialisé, le Comité des Risques. Celui-ci a examiné, lors de ses réunions de mars et septembre 2022, les enjeux climatiques actuels pour le Groupe, incluant une revue de la présentation du risque climat dans les facteurs de risque publiés par le Groupe, la présentation de l’objectif de réduction des émissions de CO2 ainsi qu’un point d’avancement sur les travaux réalisés en matière de taxonomie européenne sur les objectifs « adaptation au changement climatique » et « atténuation du changement climatique ». Le Conseil de Surveillance a également été plus particulièrement informé de la stratégie de Rubis en matière de développement dans les énergies renouvelables (acquisition de Photosol) et de l’avancée de la mission d’évaluation des mesures de décarbonation des activités lancée courant 2021.

L’importance accordée par le Groupe aux questions climatiques se reflète, entre autres, dans l’inclusion depuis l’exercice 2019 d’un critère de performance en matière d’efficacité énergétique pour l’attribution de la rémunération variable annuelle de la Gérance. Ce critère est basé sur l’atteinte d’objectifs d’amélioration de l’intensité carbone (efficacité opérationnelle) des activités de Distribution et de Support & Services (Rubis Énergie). L’atteinte de ce critère est vérifiée chaque année par le Comité des Rémunérations et des Nominations du Groupe et soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale Annuelle des actionnaires.

4.3.2 Stratégie

Aujourd’hui, Rubis s’engage en intégrant davantage les enjeux de transition énergétique dans sa stratégie. Si de nombreuses pistes sont à explorer, d’importants défis technologiques, sociétaux et économiques restent à relever pour faire diminuer la part des énergies fossiles dans le mix énergétique et proposer des énergies moins carbonées accessibles à tous. Afin que ces solutions fonctionnent et soient source de progrès, elles doivent être adaptées aux spécificités de chacun de nos territoires. Enfin, pour être durable, la croissance doit aussi être inclusive. Il est donc indispensable que les politiques mises en œuvre pour favoriser une transition vers une économie à faible émission et résiliente au changement climatique aient des effets bénéfiques sur le plan social.

Dans ce contexte, afin d’avancer concrètement vers cette croissance moins dépendante des énergies fossiles, Rubis a identifié comme axes principaux de sa stratégie climat :

•   la décarbonation de ses activités historiques (émissions liées aux opérations) : l’objectif de réduction de 30 % des émissions carbone des opérations d’ici 2030 (année de référence 2019, scopes 1 et 2, périmètre Rubis Énergie représentant au 31 décembre 2022 99,5 % du chiffre d’affaires consolidé du Groupe), défini sur la base d’une étude approfondie conduite sur les leviers de décarbonation. En 2022, un objectif complémentaire de réduction de 20 % d’ici 2030 (base 2019) des émissions de CO2 sur le scope 3A (périmètre Rubis Énergie, postes transport maritime et routier externalisés, soit 45 % du scope 3A) a été défini ;

•   la diversification des activités de Distribution (intensité carbone des produits vendus) autour de trois thèmes : mobilité, offre biocarburants et offre de solutions hybrides ;

•   la production d’énergies renouvelables : le Groupe a ainsi finalisé l’acquisition de Photosol (producteur d’électricité photovoltaïque) en avril 2022 et a acquis en 2021 une participation de 18,5 % dans HDF Energy (hydrogène-électricité)

Ces axes stratégiques sont développés dans la section 4.3.3.2.

L’adaptation du Groupe, par la réduction de l’empreinte carbone de ses activités et la diversification de son offre, est un facteur clé pour poursuivre une croissance durable et répondre aux risques climat (évolutions réglementaires telles que la mise en place de taxes carbone, risques physiques liés aux effets du changement climatique, etc.).

Les enjeux climatiques présentent des opportunités de développement de nouvelles offres et produits pour Rubis Énergie et pour la JV Rubis Terminal afin d’accompagner la transition énergétique en s’adaptant aux besoins et réalités de chaque géographie où le Groupe est implanté. En effet, conformément aux accords internationaux sur le climat, incluant l’Accord de Paris de 2015, si la lutte contre le changement climatique est un enjeu mondial et relève d’une responsabilité commune, les enjeux de transition sont distincts selon les zones géographiques.

Dès à présent, Rubis participe directement au développement d’énergies renouvelables, en particulier via son entité Rubis Photosol, qui produit de l’électricité photovoltaïque, et contribue par ailleurs à l’innovation et au déploiement de solutions bas carbone (diesel de synthèse, hydrogène vert, captage de CO2 par les algues, puits carbone biologique), tout en développant la formation et l’emploi, en améliorant l’empreinte environnementale locale et globale.

Pour accompagner sa prise de décision d’investissements, Rubis a défini en 2022 une méthodologie d’utilisation d’un prix interne du carbone (objectif de mise en œuvre en 2023).

La feuille de route RSE Think Tomorrow 2022-2025 du Groupe publiée en septembre 2021 inclut les objectifs climat du Groupe (cf. section 4.3.4).

À ce stade, Rubis n’a pas pris d’engagement « Net Zero Carbone ». En effet, l’atteinte de cet objectif nécessiterait aujourd’hui de recourir massivement à des mesures de contribution à la neutralité carbone planétaire (compensation). Si Rubis n’exclut pas le recours mesuré à de telles actions ponctuelles dans des contextes bien déterminés afin de contribuer à l’objectif de neutralité carbone planétaire, il ne souhaite pas fonder sa stratégie climat sur ce mécanisme. Le Groupe veille avant tout à mettre en œuvre des mesures de réduction de ses émissions et de diversification de ses activités conformément notamment à l’avis de l’Ademe publié en juillet 2021. Les quelques projets de contribution à la neutralité carbone planétaire (compensation) mis en œuvre sont sélectionnés avec le plus grand soin, notamment en tenant compte de leurs co-bénéfices et de l’implication et de la présence locale d’une filiale, afin qu’ils s’inscrivent dans la démarche RSE globale du Groupe.

4.3.3 Gestion des risques

4.3.3.1     Description des risques

Les enjeux climatiques sont intégrés aux processus d’analyse des risques du Groupe, en particulier dans les travaux de cartographie des risques qui contiennent une rubrique dédiée. Ainsi, chaque business unit évalue chaque année son exposition aux risques climat.

Les risques climat auxquels Rubis est exposé, et plus particulièrement Rubis Énergie, sont présentés plus en détail dans un facteur de risques dédié dans le chapitre 3, section 3.1.2.2 et sont regroupés en deux grandes catégories : le risque physique (vulnérabilité des installations aux aléas naturels, impact des variations de températures sur les ventes de produits dans les zones les plus exposées, notamment en Europe) et le risque de transition (évolution de l’environnement réglementaire, en particulier en Europe avec le programme Fit for 55 de l’Union européenne ; attentes des parties prenantes). Il est à noter que 23 % des émissions sont liées aux business units des pays de l’UE (36 % des scopes 1 et 2 et 25 % des émissions liées aux volumes de produits vendus) où les réglementations en matière de transition énergétique sont les plus avancées.

Ces risques sont également décrits dans la réponse du Groupe au questionnaire Climate Change 2022 du CDP accessible sur le site du CDP.

Le Groupe a prévu d’approfondir son analyse de scénarios de risques climatiques, physiques et de transition en 2023.

Ces risques n’ont pas la même matérialité pour Rubis Énergie et pour la JV Rubis Terminal du fait de la nature différente de leurs activités. Présente uniquement en Europe, la JV Rubis Terminal a pour activité principale de mettre à disposition des capacités de stockage de produits liquides pour des tiers (combustibles dont des biocarburants, produits chimiques, produits agroalimentaires) et distribue, de façon anecdotique, de faibles volumes de combustibles.

Afin de renforcer la prise en compte des risques climatiques dans son processus décisionnel, Rubis a défini en 2022 une méthodologie d’utilisation d’un prix interne du carbone (objectif d’utilisation en 2023 dans l’ensemble des filiales du périmètre Rubis Énergie). Cet outil permettra au management de mieux intégrer les risques et enjeux climatiques des projets d’investissements (croissance externe ou organique) qui lui seront présentés.

4.3.3.2     Mesures de gestion de l’empreinte carbone

Les actions opérationnelles menées par le Groupe pour maîtriser et réduire l’empreinte carbone liée à ses activités et ainsi renforcer sa résilience climatique visent à :

•   améliorer l’efficacité énergétique de ses opérations ;

•   diversifier les activités de Distribution d’énergies ;

•   développer l’activité de Production d’électricité renouvelable grâce à la nouvelle branche Rubis Renouvelables.

Ces actions ne sauraient être complètes sans agir sur la demande, en mettant en œuvre des mesures d’accompagnement et de sensibilisation de la clientèle pour réduire leurs émissions en consommant mieux et moins. Enfin, quelques actions de contribution à la neutralité planétaire (compensation carbone) sont ponctuellement mises en œuvre par les filiales du Groupe.

AMÉLIORER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DE NOS OPÉRATIONS

Des efforts importants sont menés au quotidien par le Groupe pour réduire les consommations énergétiques de nos activités industrielles, optimiser les charges d’exploitation et réduire l’impact des activités sur le changement climatique. Les sites industriels les plus consommateurs d’énergie font l’objet d’attentions particulières. Les consommations d’énergie ayant par ailleurs pour corollaire des rejets dans l’air autres que les gaz à effet de serre, certaines des mesures décrites ci-après visent également à réduire les émissions polluantes abordées dans la section 4.2.2.2.

En 2021, Rubis Énergie a conduit une étude complète, avec le support d’un cabinet spécialisé, afin de préciser la trajectoire de décarbonation des scopes 1, 2 et 3A (hors produits vendus). Un objectif ambitieux de réduction des émissions d’opération (scopes 1 et 2) a d’ores et déjà été confirmé par leGroupe : - 30 % en 2030 (année de référence 2019, périmètre Rubis Énergie, à périmètre constant, les évolutions de périmètre prenant en compte les principes du GHG Protocol). En 2022, un objectif complémentaire de réduction de 20 % des émissions sur le scope 3A (i.e., hors produits vendus) a été défini (année de référence 2019, périmètre Rubis Énergie, portant sur le transport maritime et terrestre externalisé, soit 45 % du scope 3A).

Rubis inscrit ainsi sa trajectoire de décarbonation dans un scénario well below 2 °C.

Rubis Énergie

Les actions de réduction des consommations énergétiques sont mises en œuvre ou engagées sur les principales sources d’émission carbone (cf. détail complet des émissions carbone en section 4.3.4.2), à savoir :

•   le transport maritime des produits distribués, soit 140 kt représentant 30% des émissions de CO2 du bilan complet hors produits vendus de Rubis Énergie ;

•   les consommations énergétiques des installations industrielles de Rubis Énergie, soit 100 kt représentant 21 % des émissions de CO2 du bilan complet hors produits vendus de Rubis Énergie. 83 % de ces émissions proviennent de la raffinerie SARA (84 kt en part du Groupe), une activité de transformation industrielle nécessitant la consommation d’énergie pour sa réalisation ;

•   dans une moindre mesure, le transport terrestre de ses produits, soit 70 kt représentant 15 % des émissions de CO2 du bilan complet hors produits vendus de Rubis Énergie.

Exemples d’actions

•   Des actions relatives aux navires du Groupe, telles que l’optimisation des trajets, les contrôles et surveillance du chauffage du bitume pour réduire la consommation des soutes, etc. Afin de continuer cette trajectoire de réduction, les filiales progressent sur l’utilisation de biocarburants dans les soutes et l’installation de dispositifs de capture et stockage du carbone intégrés (CCUS), dans un marché de la navigation bas carbone encore peu mature, hétérogène et dynamique. Ainsi, la filiale Rubis Eastern Caribbean a par exemple commencé à utiliser en 2022, 1 167 tonnes de HVO100 (Hydrotreated Vegetable Oil ou huile végétale hydrotraitée d’origine 100 % renouvelable) dans sa flotte, soit l’équivalent de 7 % de ses besoins en carburant marin. Cela démontre également la capacité technique du Groupe à employer ce nouveau type de carburant. L’objectif pour 2023 et les années suivantes est d’avoir recours à davantage de biocarburants dans les navires, selon leur disponibilité sur le marché. Par ailleurs, l’adhésion en 2021 de Rubis Énergie à l’initiative Sea Cargo Charter a induit des progrès dans la collecte des données des émissions maritimes. L’Organisation maritime internationale (OMI) a également encadré la trajectoire de décarbonation à suivre pour les navires, au travers du CII (Carbon Intensity Index).

•   SARA a conduit une revue de ses processus de production qui a fortement contribué au rehaussement de l’objectif de réduction de - 20 % à - 30 % en 2030 (année de référence 2019) sur les scopes 1 et 2 du périmètre Rubis Énergie.

•   Des actions d’économies d’énergie dans les stations-service, comme le remplacement des éclairages des pistes par des LED ou la solarisation de stations au Kenya et dans les Caraïbes par l’installation de panneaux photovoltaïques permettant de réduire les achats d’électricité mais également d’améliorer la fiabilité de l’accès à l’électricité. La filiale Dinasa à Haïti a pour sa part déployé plus d’une centaine de lampadaires autonomes (fonctionnant à partir d’énergie solaire) sur ses dépôts.

•   La solarisation de dépôts et de locaux administratifs. Au 31 décembre 2022, 7 filiales ont installé des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments, soit l’équivalent de 773 kWc installés. Le rythme des actifs en cours de solarisation est en augmentation sensible et s’intensifiera ces prochaines années, avec une estimation d’un portefeuille de projets internes de ce type à 3,1 MWc à l’étude.

•   Des actions relatives au transport terrestre : progressivement, des solutions moins carbonées sont testées dans les différentes géographies du Groupe. Un premier test de camion fonctionnant au GNL a été réalisé au Portugal. Le transport terrestre de plusieurs filiales a bénéficié de l’utilisation de HVO (dans les îles anglo-normandes et à La Réunion). De son côté, dans le cadre d’une expérimentation, Vitogaz Switzerland a passé commande de deux camions électriques en 2022 dont la livraison est prévue en 2023. Par ailleurs, des opérations d’optimisation des tournées de livraison, le renouvellement de flottes vers des véhicules consommant moins et la formation des chauffeurs à l’écoconduite sont déployés avec le concours des sociétés de transport réalisant ces prestations pour les filiales du Groupe. En outre, dans le cadre d’un partenariat entre Rubis Énergie et la start-up Wenow, Vitogaz France et Vitogaz Madagascar ont connecté leurs véhicules légers permettant aux utilisateurs d’adapter leur conduite pour réduire leur consommation de carburant et donc leurs émissions.

JV Rubis Terminal

Les consommations énergétiques des installations industrielles de la JV Rubis Terminal, représentent 11,5 kt (scopes 1 et 2 du bilan complet de la JV Rubis Terminal) en 2022. Elles proviennent de l’utilisation de chaudières pour maintenir à température certains produits nécessitant un stockage au chaud.

Exemple d’actions

Dans le cadre des programmes de modernisation, les chaudières des sites de la JV Rubis Terminal sont remplacées par des systèmes de pompes à chaleur ou des systèmes mixtes (pompes à chaleur et chaudière) ou, lorsque les conditions locales le permettent, par des systèmes de chauffe plus écologiques (géothermie par exemple).

DIVERSIFICATION DE NOS ACTIVITÉS HISTORIQUES

Rubis Énergie

En ligne avec son ADN, le Groupe privilégie une approche décentralisée pour identifier des solutions adaptées aux spécificités de chaque contexte local (climatologie, parc automobile, etc.). Ces projets sont développés autour des trois thématiques suivantes :

•   l’offre de solutions hybrides : solarisation d’installations, avec ou sans stockage, en complément de l’utilisation d’autres sources d’énergie ;

•   l’offre de biocarburants ;

•   la mobilité (par exemple, bornes de recharge de véhicules électriques).

Des projets de diversification des activités et de commercialisation de carburants au cycle de vie moins carboné ont été d’ores et déjà engagés par certaines filiales.

Exploration des solutions bas carbone produites localement

Rubis Énergie développe des solutions adaptées aux territoires où elle est implantée dans l’optique de rendre faisable et accessible la production locale d’énergies bas carbone à base d’intrants, résidus ou déchets, collectés localement. La durabilité ainsi visée présente une grande valeur du point de vue de l’indépendance énergétique de ces territoires, de la montée en compétences à proximité immédiate des lieux de consommation, ainsi qu’un impact parfois significatif sur la balance commerciale du pays.

Pour exemple, la filiale Rubis Energy Jamaica, a accueilli en 2022 un expert en matière d’énergies renouvelables de HDF Energy. Cet expert a vocation à aider à la supervision de la prospection, de l’identification et de la mise en forme de projets énergétiques à grande échelle combinant énergie renouvelable et stockage d’hydrogène.

Production d’énergies renouvelables à la raffinerie de la Martinique

SARA a choisi de capitaliser sur les atouts de sa géographie et de son processus industriel pour diversifier ses activités dans le domaine des énergies renouvelables.

Véritable laboratoire dans le domaine de la transition énergétique, SARA développe depuis plusieurs années des projets de valorisation de l’hydrogène produit par ses activités en électricité verte (ClearGen) et de centrale photovoltaïque alimentant en électricité décarbonée environ 3 000 Martiniquais. SARA poursuit activement sa mission dans la lutte contre le changement climatique par de nouveaux projets. Les projets de production de biogaz en Guyane se poursuivent : Hydrane, projet de culture de biomasse aquatique sur de grandes surfaces cultivables à l’abandon, et Hyguane, dont l’objet est un pilote de production d’hydrogène vert à destination du spatial et de la mobilité. SARA est tout aussi active sur les autres territoires de son périmètre avec le lancement de deux projets pilotes de production d’hydrogène vert en Martinique et en Guadeloupe. SARA se veut aussi à l’initiative sur la mobilité durable aux Antilles avec notamment la mise en circulation de la première voiture à hydrogène en Martinique et en Guadeloupe afin de sensibiliser nos parties prenantes sur d’autres vecteurs énergétiques.

JV Rubis Terminal

La JV Rubis Terminal diversifie progressivement ses activités en développant le mix de produits stockés dans ses terminaux.

En 2022, les carburants et combustibles d’origine fossile représentaient 40 % des recettes des produits stockés (vs 48 % en 2021). D’autres produits liquides, tels que des biocarburants, produits chimiques, engrais, oléagineux ou mélasses, sont également stockés et représentent 60 % du chiffre d’affaires de la joint-venture (vs 52 % en 2021 et 40 % en 2020).

Projet de stockage de GNL

Elengy et la JV Rubis Terminal ont signé un accord de coopération pour lancer des études pour la mise en place d’un stockage de GNL sur le terminal de Reichstett (Bas-Rhin). L’objectif est de répondre aux besoins en GNL de détail du centre ouest de l’Europe pour le transport routier, fluvial et l’industrie.

DÉVELOPPEMENT DE NOUVELLES ACTIVITÉS DANS LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

En avril 2022, Rubis a finalisé l’acquisition de Photosol, lui permettant d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables et la décarbonation. Avec une capacité de plus de 500 MWc en service et prêt à construire à fin 2022, ainsi que 3,5 GWc de projets en développement, Photosol est l’un des principaux développeurs indépendants d’électricité photovoltaïque en France, avec l’objectif d’atteindre plus de 1 GWc de capacité installée en 2026 et 2,5 GWc d’ici 2030.

Ces activités sont regroupées au sein d’une nouvelle branche, Rubis Renouvelables. Cette branche est dédiée au développement des énergies renouvelables ou bas carbone, en complément des activités historiques de Support & Services et de Distribution (Retail & Marketing) de Rubis Énergie, ainsi que du Stockage opéré par la JV Rubis Terminal. À moyen terme, cette nouvelle branche devrait représenter 25 % du résultat brut d’exploitation du Groupe.

Par ailleurs, la collaboration avec HDF Energy (dans laquelle Rubis SCA détient une participation de 18,5 %) se poursuit sur divers projets après la mise en service de ClearGen (pile à combustible de 1 MWc à la raffinerie SARA) et la participation dans la Centrale électrique de l’ouest guyanais (CEOG). Ainsi, Rubis Énergie a pris une participation de 51 % dans l’entreprise conjointe développant le concept Renewstable® à la Barbade (projet RSB) visant à garantir la production stable de 12 MW d’énergie solaire le jour et en soirée et 3 MW de puissance la nuit. Le Groupe porte ainsi le projet contribuant le plus à ce jour, en production de base, à hauteur de 7 %, à l’objectif 2030 du gouvernement barbadien d’atteindre 100 % d’électricité renouvelable sur l’île.

ACTIONS À DESTINATION DES CONSOMMATEURS

Conscient que l’utilisation par ses clients des produits distribués génère des émissions de CO2, Rubis Énergie mène des actions à destination des consommateurs afin de les inciter à mieux consommer ces produits dans leur vie quotidienne. En 2022, 48 % de nos business units ont organisé une opération de sensibilisation à l’efficacité énergétique auprès de nos clients.

Depuis de nombreuses années, des actions à destination des clients, professionnels ou particuliers, sont réalisées :

•   accompagnement des consommateurs dans des programmes d’économies d’énergie, notamment via des missions d’information et de sensibilisation sur les habitudes de consommation énergétique ;

•   sensibilisation des clients aux produits renouvelables de Rubis : dans les îles anglo-normandes, de nombreuses publicités sont diffusées dans plusieurs publications locales afin de faire connaître les produits comme le diesel renouvelable, le fioul renouvelable et le solaire aux habitants de l’île. La filiale de Rubis Énergie promeut ainsi les performances environnementales du HVO auprès de clients professionnels et particuliers ;

•   promotion de l’utilisation des gaz liquéfiés, une énergie de transition : les gaz liquéfiés s’inscrivent dans la transition énergétique, en particulier dans les pays émergents où une partie importante de la population se trouve dans une situation de précarité énergétique. Leurs caractéristiques permettent de répondre aux préoccupations d’accès à l’énergie tout en préservant de la déforestation massive par le remplacement du charbon de bois. Une vingtaine de filiales de Rubis Énergie sont positionnées sur le marché de la distribution de gaz liquéfiés (conditionné et vrac) et incitent à leur utilisation, en remplacement d’énergies plus émettrices de CO2, telles que le fioul pour le chauffage et le bois ou le charbon de bois pour la cuisine. En 2022, les gaz liquéfiés ont représenté près de 23 % des volumes de produits vendus par Rubis Énergie.

Par exemple, à Madagascar, plus de 97 % des ménages dépendent encore du bois de chauffe et du charbon de bois pour l’énergie de cuisson. Pour remédier à la déforestation massive, l’État malgache a identifié différentes actions, dont le recours à des énergies alternatives.

Vitogaz Madagascar s’intègre dans cette politique énergétique, en promouvant l’utilisation des gaz liquéfiés en bouteille et en facilitant l’accès des ménages à ce produit. L’extension des points de vente de gaz au détail a ainsi permis de lever une des barrières à l’achat de bouteilles de gaz liquéfiés. Dans la poursuite des opérations précédentes, Vitogaz Madagascar a distribué plus de 5 000 kits Fatapera (réchaud se fixant directement sur la bouteille de gaz pour cuisiner). En outre, des opérations de sensibilisation sur l’accès au gaz ont été réalisées auprès du ministère de l’Environnement et du Développement durable, du ministère de l’Économie et des Finances, ainsi qu’auprès de différentes sociétés.

En matière de sensibilisation des consommateurs, Vitogaz Madagascar a poursuivi la réalisation d’émissions culinaires avec des chefs cuisinant au gaz, valorisant de plus le patrimoine culinaire des différentes régions du pays.

Par ailleurs, Vitogaz France, Vitogas España, Rubis Energia Portugal et Vitogaz Switzerland poursuivent la promotion de l’utilisation du gaz liquéfié en tant que carburant. Un véhicule roulant au GPL émet jusqu’à 20 % de CO2 en moins par rapport à un véhicule essence et pratiquement aucun polluant (particules, oxyde de soufre SO2 ou oxyde d’azote NOx) (cf. encadré sur les émissions polluantes en section 4.2.2.2).

Les données quantitatives relatives aux émissions de CO2 liées à l’utilisation par les clients de produits vendus par le Groupe sont publiées dans le tableau « émissions de gaz à effet de serre » figurant en section 4.3.4.2.

CONTRIBUTION À LA NEUTRALITÉ PLANÉTAIRE

En 2022, plusieurs projets de contribution à la neutralité planétaire ont été lancés ou étudiés, dans des territoires où l’implication locale des filiales est élevée. Priorisant la décarbonation à la compensation carbone, Rubis Énergie monte en compétence sur le développement de projets carbone à forte plus-value territoriale. L’objectif est d’augmenter l’impact de ses actions grâce au levier de la finance carbone. Cela s’appuie sur les revenus de la revente de crédits à haute valeur ajoutée (carbone bleu, fort contenu local, multiples co-bénéfices) générés par les actions de séquestration carbone certifiées. Le sujet est d’assurer une durabilité dans tous ces aspects tout en agissant positivement sur le climat.

Par exemple, à Madagascar, les filiales Vitogaz Madagascar et Galana coordonnent, pour le compte de Rubis Énergie, unique financeur de la parcelle, un projet de replantation de mangroves dans la province de Mahajanga. Les plantations sont réalisées par un intermédiaire local, une entreprise sociale à fort ancrage territorial et impliquant les populations locales tout au long du projet. En 2022, 35 hectares de palétuviers ont ainsi été plantés, sur un total de 313 hectares prévus. Outre les enjeux territoriaux, un hectare de mangroves captera environ 10 fois plus de CO2 qu’un hectare de forêt terrestre, du fait de ses caractéristiques propres. En complément, une biodiversité endémique va s’y redévelopper.

En Corse, Vito Corse a étudié la faisabilité de sa participation à un projet de transplantation d’herbiers de Posidonies, mené par le GIS Posidonies et l’Université de Corse. Les herbiers de Posidonies sont de véritables puits de carbone, fixant environ 5,2 tCO2eq par hectare et par an, s’ajoutant au stock existant d’environ 2 600 tCO2eq. Le financement de ce projet commencera en 2023.

Enfin, Eres Togo a financé en 2022 la plantation de 32 hectares de mangroves localement, soit 24 hectares de plus que la demande du gouvernement dans le cadre du certificat environnemental.

4.3.4 Objectifs et indicateurs

Afin d’agir sur ces risques et de définir sa trajectoire de transition, Rubis suit la démarche « mesurer, réduire, contribuer à la neutralité planétaire ». Pour évaluer au mieux notre empreinte carbone, nous réalisons depuis 2019 l’évaluation complète des émissions de gaz à effet de serre de nos activités, incluant celles de la JV Rubis Terminal, et de nos produits vendus, afin d’identifier les leviers les plus efficaces dont nous disposons pour la réduire. Ce bilan a été initialement réalisé conformément à la méthodologie conçue par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), fondée sur les préconisations de la norme ISO 14064-1 (se reporter à la note méthodologique en section 4.6.1.1 pour plus de détails sur le périmètre de reporting) et a été réalisé la première année avec le support d’un cabinet certifié par l’Ademe qui a formé les équipes de Rubis à la comptabilité carbone. En 2021, le Groupe a réévalué ses émissions de gaz à effet de serre dans le strict respect du GHG Protocol. L’affinement de la méthodologie et l’intégration de nouvelles filiales a conduit le Groupe à réviser les résultats de l’année 2019, servant de référence pour la fixation des objectifs de réduction des émissions de CO2 du Groupe. Les modifications apportées sont décrites dans les notes sous le tableau des émissions.

Les émissions de gaz à effet de serre sont comptabilisées sur trois périmètres ou « scopes » :

•   scope 1 : les émissions directes provenant des installations fixes ou mobiles situées à l’intérieur du périmètre organisationnel de l’entreprise ;

•   scope 2 : les émissions indirectes liées à la production d’électricité, de chaleur et de froid consommés ;

•   scope 3 : les autres émissions indirectes générées par les activités des tiers en amont et en aval de celles de l’entreprise. Ces émissions sont présentées en deux catégories distinctes, le scope 3A (transport amont et aval externalisé des produits, déplacements, achats de biens et services, électricité amont, immobilisations, déchets) et le scope 3B (émissions générées par l’usage des produits vendus).

Il est à noter que l’impact du Groupe sur les gaz à effet de serre est limité à l’impact carbone, car les émissions de gaz à effet de serre autres que le CO2 ne sont pas significatives, voire inexistantes. En effet, contrairement à d’autres acteurs du secteur pétro-gazier, Rubis n’a pas d’activités extractives, émettrices de méthane.

Concernant l’activité de Production d’électricité photovoltaïque de Rubis Photosol, acquise en avril 2022, la réalisation de son bilan carbone est prévue en 2023, en ligne avec le GHG Protocol.

4.3.4.1     Objectifs climat

Le Groupe définit progressivement et méthodiquement ses objectifs de réduction des émissions de CO2. À terme, l’objectif est de réduire l’empreinte carbone de l’ensemble de ses scopes.

Rubis Énergie a élaboré un plan d’action afin de réduire ses émissions de CO2. Sa conception repose sur une large consultation des filiales ainsi que des directions fonctionnelles, avec l’appui de consultants spécialisés dans chacun de ses métiers clés (transport terrestre, maritime, raffinage, gestion de sites de stockage). Sur la base de ce plan d’action consolidé et défini sur la période 2019-2030, des objectifs de réduction des émissions sont progressivement définis, de manière méthodique. Ils ont été communiqués dans la feuille de route RSE Think Tomorrow 2022-2025 publiée en septembre 2021 et dont un suivi de l’avancement est publié chaque année.

Afin de partager ses efforts et dans un souci de transparence, le Groupe répond au questionnaire Climate Change du CDP depuis 2021 et a maintenu la note B pour sa deuxième année de reporting.

RUBIS ÉNERGIE

Réduire les émissions de CO2 de nos opérations

Réduction de 30 % d’ici 2030 des émissions des scopes 1 et 2 (périmètre Rubis Énergie, année de référence 2019, à périmètre constant, en conformité avec le GHG Protocol) Les leviers identifiés pour atteindre cet objectif reposent à la fois sur des initiatives de Rubis Énergie et de ses filiales mais également sur des avancées technologiques et réglementaires.

Cet objectif a été complété en 2022 par un objectif portant sur le scope 3A (hors produits vendus) : réduction de 20 % d’ici 2030 des émissions du scope 3A (périmètre Rubis Énergie, année de référence 2019, portant sur le transport terrestre et maritime externalisé, soit 45 % du scope 3A).

Les leviers identifiés pour atteindre cet objectif portent notamment sur les flottes de véhicules et navires utilisés pour le transport des produits importés et/ou vendus (recours à des biocarburants, renouvellement de flotte, optimisation des trajets, slow-steaming) et, dans une moindre mesure, les bonnes pratiques d’écoconduite.

Réduire l’intensité carbone de nos produits

Le Groupe prévoyait de définir un objectif de réduction de l’intensité carbone des produits vendus en 2022. Néanmoins, l’acquisition de Photosol ayant conduit, par l’intégration de nouvelles activités, à faire évoluer le mix de produits vendus, la définition de cet objectif a été reportée.

Sensibiliser nos clients

En 2022, 48 % de nos business units ont organisé une opération de sensibilisation à l’efficacité énergétique auprès de nos clients.

JV RUBIS TERMINAL

La JV Rubis Terminal a formalisé et publié au travers d’une feuille de route ses objectifs à horizon 2025 et 2030 exprimés en intensité carbone (kg de CO2 rapportés au throughput out (i.e., par tonne de produit sorti des terminaux de la joint-venture), selon le type de dépôt (cf. valeurs déclarées pour 2022 en section 4.3.4.2)).

4.3.4.2     Émissions de gaz à effet de serre

(en kt eqCO2) 2022 2021 2020 2019
Scope 1 (1) Émissions directes de gaz à effet de serre        
Distribution 35 36 31 30
Support & Services (raffinage/shipping) 200 160(3) 178(3) 214(3)(6)(7)
TOTAL SCOPE 1 DISTRIBUTION/SUPPORT & SERVICES 235 196 209 245
JV Rubis Terminal – part du Groupe(2) 7,9 10,8 10 NA
Scope 2 (1) Émissions indirectes liées à la consommation d’énergie des sites      
Distribution 4,8 5,4(4) 5,1(4) 6,1(4)
Support & Services 5,0 5,6 1,8 1,4
TOTAL SCOPE 2 DISTRIBUTION/SUPPORT & SERVICES 9,8 10,9 6,9 7,6
JV Rubis Terminal – part du Groupe(2) 3,6 4,7 3 NA
TOTAL SCOPES 1 ET 2 DISTRIBUTION/SUPPORT & SERVICES 244,8 206,8 216 252,3
TOTAL SCOPES 1 ET 2 PART DU GROUPE 256,3 222,3 229 NA
Scope 3 (1) Autres émissions indirectes        
Distribution/Support & Services 13 259 13 050(4)(5)(6) 12 427(4)(5)(6) 13 762(4)(5)(6)
  dont utilisation par les clients des produits vendus pour usage final (catégorie 11) 13 034 12 867 12 259 13 570(8)
JV Rubis Terminal – part du Groupe(2) 519,8 561 355 NA
TOTAL SCOPE 3 PART DU GROUPE 13 779 13 611 12 782 NA
(1) Cf. détail des postes calculés pour chacun des scopes 1, 2 et 3 dans la note méthodologique, section 4.6.3.
(2) Part tenant compte de la détention capitalistique du Groupe, soit 55 %.
(3) Retraitement dû à une augmentation de périmètre par l’intégration du navire Asphalt Teranga dans la flotte de Rubis Énergie.
(4) Retraitement dû à des erreurs matérielles.
(5) Retraitement dû à des changements de méthode dans la comptabilisation des émissions liées aux Spot Charters suite à l’harmonisation des méthodologies avec celles de la Sea Cargo Charter.
(6) Retraitement dû à l’augmentation de périmètre organisationnel du bilan carbone (acquisition de filiales).
(7) Retraitement dû à des erreurs matérielles de comptabilisation des données (SARA, consommation de carburant marin aux Bahamas, correctif taux de détention Galana, etc.).
(8) Retraitement suite au correctif du taux de détention appliqué à Galana.

* Les émissions sont comptabilisées dans les zones géographiques dont les entités dépendent (Europe pour la France Métropolitaine, Caraïbes pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane française, Afrique pour La Réunion).

De manière générale, les énergies consommées par les installations industrielles du Groupe (électricité, vapeur, combustibles) participent au bon fonctionnement des installations industrielles au quotidien, incluant les équipements de sécurité (motopompes incendie, groupes électrogènes de secours, etc.).

En ce qui concerne les émissions liées à l’usage des produits vendus, Rubis Énergie (ainsi que la JV Rubis Terminal de façon très marginale) distribue des produits pétroliers qui émettent, lors de leur utilisation par la clientèle, du CO2. Ce poste constitue la principale source d’émissions de CO2 du Groupe et la quasi-intégralité des émissions du scope 3, bien qu’en 2021, 52 % de la marge brute provenait des ventes de gaz liquéfiés et de bitumes qui sont des produits moins ou pas émetteurs de CO2 lors de leur utilisation, et qui correspondent à 14 % des émissions totales du Groupe.

En 2022, une hausse de 18 % (soit + 38 kt) des émissions des scopes 1 et 2 a été observée. Elle s’explique en particulier par le redémarrage complet de la raffinerie (+ 30 kt). Le complément est le fruit d’une augmentation de l’activité et du recours ponctuel chez Ringardas (Nigéria) à des combustibles pétroliers au lieu du gaz naturel sur une période de l’année, entraînant ponctuellement des émissions en hausse. L’augmentation des émissions d’opération s’est révélée limitée au regard de l’augmentation des volumes de carburant distribués, traduisant une amélioration de l’efficacité énergétique de nos opérations. Cela concrétise notamment les efforts faits pour moderniser les flottes de camion et de navires, ainsi qu’une nouvelle amélioration de l’efficacité énergétique des installations bitume. En outre, sur le scope 3 hors produits vendus (scope 3A), l’augmentation significative des émissions s’explique quasi exclusivement par la prise en compte ponctuelle des émissions liées à la construction des navires Bitu River et Demerara (+ 34 kt par rapport à 2021) et à l’augmentation mécanique des émissions liées à l’amont de l’énergie consommée directement (en particulier SARA). La baisse des émissions du scope 1 de la JV Rubis Terminal à périmètre constant est de 14 % et de 13 % pour le scope 2.

4.3.4.3     Indicateurs d’intensité carbone

RUBIS ÉNERGIE

Indicateur d’intensité
carbone opérationnelle
2022 2021 2020
Tonnes eqCO2 (scopes 1 et 2)/RBE x 1 000 0,360 0,375 0,409

Rubis Énergie a défini en 2021 un indicateur plus pertinent que celui précédemment utilisé pour évaluer l’intensité carbone de ses opérations. En effet, l’indicateur précédent rapportait les émissions de CO2 des scopes 1 et 2 aux volumes d’émissions vendues en MWh. Or, pour certaines activités, aucune émission n’est liée à l’utilisation des produits vendus. Notamment, les ventes de bitume ne peuvent être converties en MWh puisque le bitume n’a pas d’usage énergétique par nos clients (utilisation pour des projets d’infrastructures routières plus particulièrement). L’indicateur ne reflétait donc pas correctement la diversité des activités de Rubis Énergie et le résultat de ses actions pour réduire les émissions carbone de ses opérations.

JV RUBIS TERMINAL

Un changement de méthode a été introduit entre 2019 et 2020 selon lequel la JV Rubis Terminal considère désormais les volumes de produits sortis (throughput out) au lieu des volumes de produits entrés et sortis (throughput in + out) comme référence, afin de s’aligner sur d’autres indicateurs financiers qui utilisent également le throughput out comme référence.

Par ailleurs, la JV Rubis Terminal distingue les dépôts selon trois catégories d’activités : les dépôts de distribution de combustibles (36 % de la capacité de stockage de la JV Rubis Terminal) ; les dépôts mixtes (46 %) et les dépôts de produits chimiques (18 %).

Indicateurs 2022 2021 2020
Kg CO2/tonne de throughput out (total tous dépôts) 1,25 1,62 2,04

La réduction de cet indicateur correspond, à périmètre constant, à une amélioration sur l’ensemble des sites grâce à des opérations de changement de combustible vers le gaz et l’optimisation des installations. À périmètre équivalent, la réduction d’intensité globale est de 15,2 %, la valeur de référence N-1 sans la Turquie étant de 1,47.

PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ÉNERGIE DES SITES INDUSTRIELS

  Production d’énergie Consommation d’énergie
(en GJ) 2022 2021 2020 2022 2021 2020
Raffinage (Support & Services) 577 496 349 630 406 231 1 555 277 1 105 741 1 193 241
Distribution NA NA NA 551 171 348 950 442 956
JV Rubis Terminal NA NA NA 318 798 423 631 363 155
  dont part du Groupe NA NA NA 175 338 232 997 199 735

La raffinerie est équipée d’une turbine à combustion en cogénération pour la production d’électricité (3,5 MW) et de vapeur surchauffée (9 t/h) ; deux chaudières produisent également de la vapeur surchauffée, l’une principale (22 t/h) et l’autre secondaire (15 t/h). En 2022, le volume global d’énergie produite (électricité et vapeurs) a représenté 37 % de l’énergie consommée sur la période, soit une proportion stable par rapport à 2021.

L’activité de Distribution (Retail & Marketing) n’est pas productrice d’énergie ou de manière très marginale. Un programme de solarisation de nos sites et de certaines stations-service est en cours (capacité totale installée de 328 kWc au 31 décembre 2022).

En 2022, les sources d’énergie des bâtiments de Rubis Énergie sont le gaz naturel, le GPL, le fioul, le gazole, le biocarburant, l’électricité fournie par le réseau et les installations photovoltaïques sur site et un réseau de chaleur.

En 2022, la consommation nette d’énergie des sites de la JV Rubis Terminal a diminué par rapport à celle de 2021, représentant une baisse de 11 % à périmètre constant. En effet, malgré l’augmentation modérée du throughput en 2022 de 2 %, nous notons une baisse générale de la consommation électrique, s’expliquant notamment par un changement de contrat à Rotterdam et la suspension de l’activité de bunkering, induisant l’arrêt d’un compresseur de blending et d’un traitement de vapeurs qui généraient des consommations très importantes.

La forte augmentation des prix de toutes les énergies a accéléré les investissements visant à réduire notre consommation.

4.3.5 Table de correspondance TCFD

En 2017, la TCFD (Task force on climate-related financial disclosures) du Conseil de stabilité financière du G20 a publié ses recommandations en matière d’informations relatives au climat à publier par les entreprises.

Thématiques   Recommandations de la TCFD   Source de l’information
dans le reporting de Rubis
Gouvernance
Décrire la gouvernance de l’organisation concernant les risques et opportunités relatifs au climat.
 

  Décrire la supervision des risques et opportunités relatifs au climat par le Conseil d’Administration.

  Décrire le rôle du management dans l’évaluation et la gestion des risques et opportunités relatifs au climat.

 

DEU 2022 – section 4.3.1 CDP C1.1

DEU 2022 – section 4.3.1 CDP C1.2

Stratégie
Décrire les impacts existants et potentiels des risques et opportunités relatifs au climat sur les activités de l’organisation, sa stratégie et sa planification financière, dans la mesure où l’information est pertinente.
 

  Décrire les risques et opportunités relatifs au climat que l’organisation a identifiés pour le court, moyen et long terme.

  Décrire les impacts des risques et opportunités relatifs au climat sur les activités de l’organisation, sa stratégie et sa planification financière.

  Décrire la résilience de la stratégie de l’organisation, en prenant en considération différents scénarios relatifs au climat, y compris un scénario à 2 °C ou moins.

 

DEU 2022 – section 4.3.2 CDP C2.2

DEU 2022 – section 4.3.2 CDP 3.3

Gestion des risques
Décrire comment l’organisation   identifie, évalue et gère les risques relatifs au climat.
 

  Décrire les processus de l’organisation pour identifier et évaluer les risques relatifs au climat.

  Décrire les processus de l’organisation pour gérer les risques relatifs au climat.

  Décrire comment les processus pour identifier, évaluer et gérer les risques relatifs au climat sont intégrés dans le management des risques de l’organisation.

 

DEU 2022 – section 4.3.3 CDP C2.1

DEU 2022 – section 4.3.3 CDP

DEU 2022 – section 4.3.3 CDP C2.2

Indicateurs et objectifs
Décrire les indicateurs et objectifs utilisés pour évaluer et gérer les risques et opportunités relatifs au climat, dans la mesure où l’information est pertinente.
 

  Décrire les indicateurs utilisés par l’organisation pour évaluer les risques et opportunités relatifs au climat, en liaison avec sa stratégie et son processus de management des risques.

  Publier les émissions de gaz à effet de serre (GES) des scope 1, scope 2, et, si c’est pertinent, scope 3 et les risques correspondants.

  Décrire les objectifs utilisés par l’organisation pour gérer les risques et opportunités relatifs au climat et sa performance par rapport aux objectifs.

 

DEU 2022 – section 4.3.4 CDP C6

DEU 2022 – section 4.3.4 CDP C6

DEU 2022 – section 4.3.4 CDP C4.1